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2 RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
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faveur de l'exactitude historique, les mêmes moyens dont on se sert pour établir les droits des familles1. » L'observation est judicieuse ; cependant, si Ton s'en tenait uniquement aux indications données par les registres de l'état civil, on n'établirait que très-imparfaitement les droits des familles ; et ce qui démontre, précisément à propos de Molière, l'insuffisance de ces actes dans certains cas, c'est l'incrédulité avec laquelle plusieurs historiens, M. Bazin entre autres, ont accueilli un fait constaté pourtant par l'acte de mariage de Molière, trouvé par Beffara sur les registres de Saint-Germain l'Auxerrois.
Les actes de baptême, de mariage et de décès se complètent surtout par les actes notariés qui, presque toujours, les ont précédés ou suivis : un contrat de mariage stipule les conventions antérieures à l'accomplissement des formalités civiles et religieuses; un testament fait connaître les dispositions prises avant la mort; un inventaire établit les droits des héritiers, constate la valeur des biens laissés après le décès, et donne une analyse sommaire des papiers de famille. L'espoir de retrouver quelque acte de ce genre, et d'ajouter ainsi des documents nouveaux et authentiques à la vie si peu et si mal connue de Molière, m'a conduit à faire des recherches dans les anciennes minutes des notaires; mais, pour entreprendre ces recherches, la première difficulté consistait dans le choix du point de départ. J'ai heureusement réussi à surmonter cette difficulté, et, en faisant connaître la marche que j'ai suivie, j'ai la conviction d'indiquer une méthode presque certaine pour arriver à des découvertes analogues sur d'autres personnages historiques.
D'après les actes trouvés par Beffara, Molière n'avait laissé qu'une fille, née en 1665, et par conséquent mineure, en 1673, au moment de la mort de son père; en raison de la fortune attribuée à Molière par ses biographes, un inventaire avait dû être dressé pour garantir les droits de son enfant. La fille de Molière, après avoir épousé Claude de Rachel, sieur de Montalant, s'était retirée ainsi que son mari à Argenteuil. Leurs actes de décès, publiés par M. Taschereau, constataient que Mme de Montalant était morte le 23 mai 1723, en sa maison d'Argenteuil, rue
1. Notes historiques sur la vie de Molière, par A. Bazin. 1851, in-12, page 10.
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